La Fédérale 3 féminines reprend ce dimanche après un mois de trêve. Sud-Alsace (Chalampé / Saint Louis), Thann et Sélestat participent à ce championnat où jeu, technique et mentalités ont évolué. La Ludovicienne Dali Brechenmacher et la Thannoise Stéphanie Blans en témoignent.
Arrivées au rugby par hasard… ou par défi
En emmenant son fils Julien à l’entraînement, c’est un défi qui a amené « Dali » à pratiquer le rugby en 1998. Avec elle, Christian, le mari, a débuté à 37 ans, Julien (talonneur au RC Strasbourg/Féd. 2) et Claude (doublure à Nevers/Féd. 1) ont suivi. D’abord en rugby à VII en équipe départementale, puis au rugby à XII en 2001, « avec plus de jeu et de technique, estime la Frontalière de 42 ans. Ça ouvre l’espace pour les filles. » « Et chacune à sa place dans l’équipe » , renchérit la Thannoise Stéphanie Blans, 34 ans.
Ces deux femmes ont trouvé une deuxième famille avec le rugby : Dali la Forbachoise avec le RC Saint-Louis (19 licenciées) et sur les bancs de l’école d’éducateurs pour Stéphanie, qui y a rencontré son mari David Blans, l’actuel entraîneur du RC Thann (25 licenciées en entente avec Colmar).
Les mentalités ont changé grâce à l’équipe de France féminine, véritable déclencheur. « On est allé les voir dernièrement à Pontarlier (Ndlr : victoire française le 2 novembre dernier 27-19, dans un stade Paul Robbe de 3 824 places qui affichait complet) et aussi à Paris » , enchaîne la Montagnarde. « Le temps a aidé dans ce changement d’image et d’esprit. Même à Michelbach où j’habite, on sait qu’il y a du rugby féminin à Saint-Louis ! » , s’esclaffe Dali. Et pas question de partir après l’entraînement du vendredi : les « Blacks » thannoises et les « Rouges » du Lys dînent avec ces messieurs.
Une famille qu’elles espèrent toutes deux voir s’agrandir. « On est à l’aube de quelque chose de grand. Les filles sont reconnues comme de vraies sportives » , estime la Ludovicienne, qui rêve de créer une sélection d’Alsace féminine. Mais pas question avant la retraite, avec sa complice Véronique Sibiril, 42 ans aussi, et l’Écossaise Fiona Allen, présente depuis ses débuts. Idem pour Stéphanie Blans : après la famille, le rugby vient en 2e position. Et les deux rugbywomen s’emploient à démontrer à chaque match qu’en matière de ballon ovale, la femme est l’avenir de l’homme.
Karen Turpé proche des demies
Dans ce championnat de France Elite féminine Top 10 avancé pour cause de Coupe du monde de rugby féminin en juin à Paris, l’Alsacienne de l’Ovalie Caennaise Karen Turpé a remporté dimanche dernier face au Stade Rennais (26-9) le match aller des quarts de finale. L’ex-2e ligne sélestadienne sera alignée ce dimanche pour le match retour avec l’envie d’atteindre les demi-finales comme en 2013.