L’an passé, Peugeot Mulhouse (en bleu) et l’AS Chalampé s’affrontaient en série. Le premier club n’a plus d’équipe seniors et le second est en sursis en 3e série.
Avec le plan Vigipirate renforcé, les rangs de l’AS Chalampé, comprenant des militaires, sont clairsemés. Deux matches ont été perdus pour effectif incomplet et l’avenir est en question.
Depuis l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo le 7 janvier, la vie n’est plus la même dans l’Hexagone. C’est vrai notamment pour l’AS Chalampé, dont 50 % des 30 joueurs sont des militaires du Régiment de marche du Tchad de Meyenheim et de la Brigade franco-allemande de Müllheim.
Sans ces hommes, mobilisés dans le cadre du plan Vigipirate, les deux rencontres de 3e série des 11 et 18 janvier ont été perdues 25-0 pour effectif incomplet, respectivement à Lorquin et Golbey. « Les militaires étaient d’abord cantonnés dans le coin, précise le président Guy Meyer. Après, le Régiment de marche du Tchad est allé sur Paris. Nous avons effectué les déplacements les deux fois à 13 joueurs (contre 16 à coucher au minimum sur la feuille de match). Nous avons joué à 13 contre 13 et dans les deux cas, on a perdu sur le terrain et sur le papier ».
Du fait de cette situation exceptionnelle, le dirigeant chalampéen a effectué une démarche auprès de la commission des règlements afin de ne pas être trop pénalisé. « On ne voulait surtout pas être taxé pécuniairement, c’est accepté , souffle Guy Meyer. Pour le reste, on a bien match perdu avec zéro point. »
Les Rhénans étaient presque réjouis de ne pas pouvoir disputer le match du week-end dernier contre Remiremont. « La commune a interdit l’accès au terrain, attaque le président. Comme c’est un match aller, on a obligation de jouer à l’extérieur, mais le terrain n’était pas praticable non plus à Remiremont. C’est donc remis. »
Pour la réception de Sélestat programmée ce dimanche (15 h) au stade municipal, l’incertitude plane concernant la météo d’une part, et les militaires de l’autre. « Ils devaient être relevés, mais on n’a pas encore de nouvelles , déplore Guy Meyer. Ce n’est pas facile non plus pour faire les entraînements avec les civils, sachant que tous ne viennent pas. Ce qu’on vit actuellement n’est pas génial. La qualification pour le championnat de France, on peut l’oublier avec zéro point en deux matches ».
« Pas de proposition »
Les perspectives à court terme ne sont guère réjouissantes. « On a quatre juniors, un a joué avec les seniors et un deuxième est qualifié pour février, mais ça ne suffit pas , explique le technicien. Des changements de club ne peuvent s’effectuer que pour mutation professionnelle. Un échange de joueurs avec d’autres clubs peut aussi se faire sous forme de tutorat, mais je n’ai pas de proposition. Déjà, quand l’équipe de Peugeot Mulhouse a arrêté, aucun joueur n’est venu nous voir, certains sont allés à Thann, Saint-Louis ou au RC Mulhouse. On est l’équipe de série, alors que les autres sont en Honneur ou en Promotion. C’est la galère. »
La situation est devenue critique à l’AS Chalampé. Prêt à en fêter les 40 ans du club en septembre avec des anciens, Guy Meyer ne voit pas l’avenir de la meilleure des façons. « C’est sûr, il faut qu’on trouve des civils, pointe le président. On fera tout pour que ça continue, mais je ne sais pas comment ça se présentera à la prochaine rentrée. L’inscription en championnat pourrait être remise en question. C’est une période très, très difficile. Terminer comme ça serait dommage. »
Encore sous le choc, les dirigeants chalampéens espèrent des jours meilleurs.