Ishchenko, première !


Oleg Ishchenko

L’Alsacien Oleg Ishchenko a foulé pour la première fois en compétition officielle sa pelouse de l’Altrad stadium à Montpellier.

Le Haut-Rhinois Oleg Ishchenko a effectué sa première apparition en Top 14 samedi dernier avec Montpellier face à Toulouse… durant une petite minute. Mais celle-ci en appelle forcément d’autres.

Ce samedi 31 octobre, on joue la 79ème minute de la 7ème journée de Top 14 quand l’espoir Oleg Ishchenko fait son entrée en jeu à l’Altrad Stadium contre Toulouse (25-33). Le rugbyman haut-rhinois, apparu à deux reprises lors de matches amicaux en août à Aurillac et à la mi-octobre à Béziers, ouvre cette fois-ci son compteur en rencontres officielles avec le Montpellier Hérault Rugby. Formé à l’AS Chalampé, le rugbyman de 21 ans, membre du centre de formation de la capitale du Languedoc-Roussillon, n’a pas encore signé de contrat professionnel, mais il a devancé l’appel.

Intégré dans le groupe pro à l’entraînement, le pilier alsacien a montré des qualités pour prendre le relais à un moment où les blessés lui ont laissé le champ libre. « Je savais que cela allait venir, mais c’était quand même inattendu que je me retrouve remplaçant face à Toulouse, relève-t-il. On compte sur moi à n’importe quel moment, les entraîneurs savent très bien que la saison est longue. Sur 35 matches, tout le monde a sa chance. »

Et Oleg Ishchenko a su la saisir, aussi petite soit-elle. « En une minute, je n’ai pas eu le temps de prendre la dimension physique du Top 14. J’ai fait une touche et un maul. Mais ça me met en confiance pour la suite. »

« Réfléchir aux étapes à ne pas griller »

Son entrée en jeu, il l’attendait après une première approche le 17 octobre à Grenoble. « J’étais le 24ème homme à Grenoble, je voyais très bien comment ça allait se dérouler, rapporte-il. Ça se passe un peu par étapes et pour moi, c’était plus facile pour aborder le match. J’étais prêt à entrer en jeu à tout moment. Mais la rencontre était compliquée (Ndlr : Montpellier s’est incliné 19-24 ). Même si ce n’est qu’une minute, je suis entré, j’ai ma première cape en Top 14 et je suis content. Il faut surtout assurer le boulot du pilier, comme les plaquages. »

Impatient depuis son arrivée à Montpellier, celui qui a réussi le Grand Chelem avec l’équipe de France des moins de 20 ans au Tournoi des six nations l’an dernier apprend désormais à grappiller pour prendre la mesure du professionnalisme. « Au début, on veut être là, mais il faut réfléchir aux étapes à ne pas griller, confirme-t-il. Il faut être capable d’apporter quelque chose de plus à l’équipe. Et là, je suis de mieux en mieux, je suis plus en confiance en ce début de saison et, du coup, j’ai moins de pression. J’ai des choses à faire et je sais que je peux les faire. C’est un gros défi, mais plus tu t’entraînes, plus tu peux te concentrer et moins tu es stressé. » Après avoir développé ses qualités physiques, Oleg Ishchenko a franchi un cap mentalement, ce qui a logiquement débouché sur cette première entrée en Top 14.

Et même si la concurrence est forte, comme dans tout club de l’élite, le Chalampéen en tire les bénéfices. « On évolue dans une super ambiance, précise-t-il. Tout le monde a envie de tirer vers le haut. Le pilier absent (Yvan Watremez) ne va pas te descendre, mais il dit que c’est une chance. Il m’a donné des conseils. » Tous les ingrédients sont donc réunis pour que le Haut-Rhinois continue sur sa lancée. Son entraîneur sud-africain Jake White, arrivé à l’intersaison, sera assurément attentif à sa progression. Tout comme le sont ses proches et anciens dirigeants de l’AS Chalampé. « Didier Juilleret m’a envoyé un message, ça me fait toujours super plaisir, savoure le Haut-Rhinois. Et ma famille (basée à Mulhouse) me soutient, c’est super important. »

Après avoir fêté sa première entrée en jeu en Top 14 face au Stade Toulousain – « une équipe composée uniquement de stars comme Louis Picamoles, ce qui est énorme » – , Oleg Ishchenko se verrait bien poursuivre l’aventure dès ce samedi (14 h 45) au stade Mayol contre le RC Toulon. « J’espère que c’est le début d’une longue série. » Le contraire serait étonnant.