Ishchenko goûte à la Provence


Arrivé diminué à Aix, Oleg Ishchenko monte en puissance comme son équipe, 11e de Pro D2. Il ne cesse de se remettre en question pour faire grimper ce promu dans la hiérarchie.

Oleg Ishchenko tente de se faire une place au soleil dans le monde du rugby professionnel. D’abord prêté par Montpellier à Colomiers avant de jouer à Vannes la saison dernière, le pilier formé à Chalampé a pris à l’intersaison la direction de Provence Rugby, toujours en Pro D2. Le Haut-Rhinois sait s’adapter, son accent chantant confirme son intégration du côté d’Aix-en-Provence.

Il a dû prendre son mal en patience après avoir débarqué avec une hernie aux cervicales. « J’ai raté les premiers matches, mais là ça va mieux (Ndlr : il en a joué cinq dont deux comme titulaire pour un temps de jeu de 173 minutes, alors qu’il en a compilé 676 en 17 rencontres la saison dernière), mesure-t-il. On a une équipe en construction (Ndlr : 17 arrivées sur un groupe de 37 joueurs) , j’ai de bons repères, je me suis bien adapté au système qu’on a ici. J’essaie de progresser. »

Comme Provence Rugby, qui est 11e sur 16 en Pro D2 avant de se rendre à Montauban ce vendredi (20 h) dans le cadre de la 13e journée. Le groupe est en quête de rachat après son revers face à Massy (16-38). Avec son esprit de gagneur, Oleg Ishchenko ne l’a encore pas digéré. « On peut être une très grande équipe quand on a envie, mais on peut très vite se relâcher, pointe le pilier. Il faut qu’on trouve de la régularité. On a deux grosses rencontres à Montauban et contre Brive (Ndlr : jeudi prochain à partir de 20 h 45 à domicile, avec une retransmission télévisée sur Canal + Sport). Il faut bien se préparer, car ça va être difficile. »

Oleg Ishchenko

Oleg Ishchenko s’inscrit dans le projet de Provence Rugby. Photo ©Morgan Mirocolo

« C’est le challenge ! »

Les jalons semblent posés, comme en atteste l’entraînement de lundi. « On a fait une très bonne séance de mêlée, il faut trouver une bonne configuration, confirme-t-il. Il n’y a pas de souci physique, ni technique, mais il faut être bien tous ensemble. J’essaie de me remettre en question, ça fait partie de mon boulot et je suis déçu si je n’y arrive pas. Il faut qu’on arrive à gagner des matches grâce à la mêlée. »

Dans l’un de ses rôles-clefs, Oleg Ishchenko va plus loin dans l’analyse de la performance dans ce secteur de jeu. « Peut-être que je bouge un petit peu trop pour que la 2e ligne pousse bien. Il faut de bons appuis pour pousser fort, mais il faut que nos bassins soient bien alignés pour ne pas qu’ils soient déséquilibrés derrière. C’est plein de petits détails. Tout ça mis bout à bout fait qu’on est efficace. C’est le challenge ! » L’Alsacien ne cesse de remettre l’ouvrage sur le métier.

Chez le champion de France de Fédérale 1, Oleg Ishchenko mesure le chemin à parcourir. « Comme annoncé en début de saison, on va essayer de se maintenir et se donner tous les moyens pour ça, pas comme contre Massy, revendique-t-il. D’un point de vue personnel, je vais essayer de m’imposer en tant que titulaire pour avoir du temps de jeu et progresser en mêlée, dans mes interventions défensives et en attaque. On a une cellule de formation pour accompagner et conseiller les joueurs, tu te sens encadré. »

À 24 ans – il fêtera ses 25 printemps le 22 janvier -, Oleg Ishchenko attend avec impatience les deux prochaines échéances. « Quand on arrive à faire notre jeu proprement, on est plutôt performant, ça peut jouer en notre faveur, poursuit-il. Il faut qu’on se retrouve d’un point de vue mental. »

La cohésion en mêlée n’en sera que meilleure, comme dans tous les compartiments de jeu, car le rugby pro nécessite un engagement total. De ce point de vue-là, Oleg Ishchenko sait se donner les moyens pour arriver à ses fins, au moins jusqu’en 2020 avec Provence Rugby.